Représentation de la déesse grecque Héra - AI generated

Dans la mythologie grecque, Héra est la déesse du mariage et de la famille. Elle est l’une des principales divinités de l’Olympe, épouse de Zeus et sœur aînée de Déméter, Hestia, Hadès, Poséidon et … Zeus. Son rôle est de protéger le mariage et la famille, et de garantir la fertilité et la prospérité. Héra est souvent représentée comme une femme jalouse et colérique à travers les légendes grecques, mais qui ne le serait pas avec un tel époux? Elle reste une déesse puissante et respectée, qui sait manifester sa volonté, comme vous le constaterez à travers certains mythes.

Représentation de la déesse grecque Héra

I. Qui est Héra ?

Cette déesse est la fille de Cronos et de Rhéa, deux divinités de l’Olympe. Elle est l’une des six enfants de ce couple, qui comprenait également Zeus, Poséidon, Hadès, Déméter et Hestia. Ces deux dernières furent avalées par leur père avant qu’Héra ne connaisse ce sort. Il faudra attendre l’intervention de Zeus pour que Cronos vomisse sa progéniture.

Héra est surtout connue pour son mariage avec Zeus, le roi des dieux. Selon la légende, ce dernier s’est transformé en coucou mouillé pour la séduire (après une première tentative pour la courtiser, qui se solda par un échec). Le prenant en pitié, elle le réchauffa contre son sein. Le roi des Dieux en profita pour la violer. Couverte de honte, elle prit le partie de l’épouser. En tant que déesse de la famille, elle accepta de se marier avec Zeus et veilla à ce que leur union soit respectée. De nombreuses divinités la couvrirent de présents lors de ses noces. C’est d’ailleurs pour cet évènement qu’elle reçut de la Terre-Mère un arbre couvert de pommes d’or, qui par la suite fut confié à la garde des Hespérides. Malheureusement pour Héra, sa relation avec son époux est souvent tendue en raison de ses infidélités.

Héra n’était l’égale de Zeus que sur un sujet : la capacité à conférer le don de prophétie, que ce soit à l’homme ou l’animal qui gagnerait ses faveurs. Leur relation n’était pas basé sur la confiance, car même si Zeus acceptait ses conseils, il craignait les intrigues qu’elle menait en représailles de ses infidélités, pour l’humilier. De son côté, elle redoutait les colères de son époux qui n’hésitait pas à la fouetter ou lui lancer sa foudre. Pour calmer ses excès de colère, elle empruntait la ceinture d’Aphrodite pour attiser de nouveau sa passion.

On la représente avec un voile, symbole de son rôle de protectrice de la famille. Elle est également associée à la fertilité et à la prospérité, et on la prie souvent pour obtenir des enfants ou pour protéger une grossesse.

II. Les mythes entourant Héra

Le mythe de la pomme d’or

Dans le mythe de la pomme d’or, elle est l’une des trois déesses qui revendiquent la pomme d’or, une pomme d’or magique qui est censée être remise à la plus belle des déesses. Héra, Aphrodite et Athéna se disputent cette pomme, ce qui provoque une grande guerre entre les dieux et les mortels. Le mythe de la pomme d’or est souvent considéré comme une représentation de la rivalité et de la jalousie entre les femmes.

La rebellion de l’Olympe contre Zeus

Lassée de ses infidélités, Héra tentait de l’humilier par quelques intrtigues de son cru. Elle savait qu’il pouvait la fouetter ou la foudroyer mais l’affront quotidien du père des Dieux était parfois plus douloureux. Un jour, tous les dieux, hormis Hestia, entourèrent Zeus par surprise pendant qu’il dormait. Ils l’attachèrent avec des lanières de cuir et une multitude de noeuds afin qu’il ne puisse se débattre. Zeus, outré, menaça de les tuer mais n’ayant pas sa foudre à porter de main, ses menaces étaient vaines et tournées en ridicule par les dieux. Ils le laissèrent crieer sa haine pendant qu’ils discutaient sur l’identité de son successeur. Pendant ce temps, Thétis la Néréide appela Briarée, le géant aux 100 bras, pour libérer Zeus. Héra étant à l’origine de cette rébellion, Zeus se chargea de la suspendre dans le ciel une chaine d’or attachée au poignet et des enclumes liées au bout de spieds. Malgré ses cris de douleurs, aucun dieux ne trouva le courage de la libérer. Zeus punit également Apollon et Poséidon, qui servirent d’esclaves au roi Laomédon. Zeus consentit à pardonner à sa femme et ses frères si tous prêtèrent serment de ne plus se rebeller contre lui.

Le mythe de Dionysos

Excédée par la naissance d’un nouveau « bâtard » de son époux, Héra demanda aux Titans de s’emparer de Dionysos, un nouveau-né portant des cornes. Bourré de talents, le petit tenta de se métamorphoser pour se défendre, en vain. Ils le découpèrent et le firent cuir dans un chaudron. Rhéa, mère d’Héra et Zeus, et grand-mère du petit Dionysos, vint à sa rescousse. Elle le ressuscita et Zeus le confia à Perséphone, déesse des enfers. Cette dernière le cacha dans la cour du roi Athamas et lui recommanda de le cacher dans le quartier des femmes, déguisé en petite fille. Héra n’était pas dupe: en guise de punition, elle rendit les époux royaux fous au point de tuer leur propre enfant. Une fois devenu homme, la déesse le reconnut comme fils de Zeus… mais le rendit fou dans un ultime acte de revanche. Dionysos fut condamné à errer avec sa suite jusqu’à ce que sa grand-mère Rhéa accepte de le purifier.

Son conflit avec Léto

Apprenant que son époux avait engendré deux nouveaux bâtards qu’il comptait « anoblir », Héra envoya le serpent Python à la poursuite de la pauvre Léto. La consigne était simple: la traquer aux quatre coins du monde, pour l’empêcher d’accoucher de ses jumeaux. Léto dut accoucher en se cachant du soleil, pour avoir un peu de répit.

La Vengeance d’Héra envers Alcyoné et Céyx

Fille d’Eole, le gardien des Vents, Alcyoné épousa Céyx, fils de l’étoile du matin. Ils étaient tellement heureux ensemble (et peut-être aussi un peu imbus de leurs personnes) qu’ils se firent appeler Zeus et Héra. Les deux divinités en furent vexés et déclenchèrent une tempête lorsque le navire de Céyx était en route pour consulter un oracle. Céyx disparut, et folle de chagrin, Alcyoné se jeta à la mer. Son sort émut une autre divinité qui les transforma en martins-pêcheurs.

La légende de Lamia

Zeus commença une liaison avec la jeune Lamia. Cette dernière lui donna plusieurs enfants mais seul le monstre Scylla survécut (Héra, folle de jalousie, s’était chargée de tuer les autres). La jeune Lamia se vengea en faisant périr les enfants des autres. La cruauté de ses actes marqua son visage, faisant d’elle un monstre. Vers la fin, elle rejoignit les Empuses et telle une succube, s’unissait avec de jeunes hommes avant de leur sucer le sang pendant leur sommeil.

III. Ses attributs et symboles

Souvent accompagnée d’un paon (symbole de la beauté et de l’orgueil… tout comme Héra), certaines représentations de la déesse incluent des vaches, des lions et des oiseaux.

Tenant un sceptre à la main (symbole de son pouvoir en tant que déesse de l’Olympe), ses yeux si brillants arrivent à se démarquer du voile qu’on lui prête dans certaines illustrations. Sur ce dernier, repose une couronne ou un diadème, qui assoie d’autant plus son statut de reine de l’Olympe.

On lui organisa des Jeux en son honneur. Pour remercier Héra d’avoir facilité son mariage avec Pélops, Hippodamie rassembla seize matrones, des quatre coins d’Elide. Organisés tous les 4 ans, ces matrones devait coudre une robe pour la déesse. Une course de vierges, d’âges différents, était organisée et la gagnante recevait une branche d’olivier et une partie de la vache qui était sacrifiée au nom de la déesse.

IV. Sa descendance

Commençons par la naissance d’Héphaïstos, le plus connu de ses enfants. Dans certaines versions de la mythologie, on raconte qu’Héra aurait donné naissance seule, sans la participation de Zeus, suivant le phénomène de parthénogenèse souvent évoqué dans les légendes grecques. Fatiguée des infidélités de son mari et des enfants qu’il engendrait lors de ses séjours sur terre, elle aurait décidé de concevoir un fils seule. À sa naissance, elle l’aurait rejeté à cause de sa laideur et de sa boiterie, le précipitant de l’Olympe vers la terre, puis dans la mer. Téthys et Eurynomé l’ont trouvé, l’ont secouru et élevé. En signe de gratitude, il leur forgea divers objets.

Un jour, lors d’une promenade, Téthys croisa Héra, qui fut fascinée par sa broche. Réticente à révéler le nom de l’artisan, Téthys subit la colère d’Héra, qui cherchait à savoir l’identité du créateur. En découvrant que son fils était l’auteur de tant de merveilles, Héra le ramena sur le Mont Olympe et lui fit construire une forge. Il se réconcilia avec sa mère. Cependant, il apprit à ses dépens à ne pas intervenir dans les affaires conjugales de sa mère. Un jour, il reprocha à Zeus ses infidélités. En colère, Zeus le précipita à nouveau sur Terre. Sa chute dura une journée entière, et il fut retrouvé avec les deux jambes brisées, presque mort. Même après avoir réintégré l’Olympe, il vécut sa vie en béquilles.

Avec Zeus, elle engendra Arès et Hébé. Les textes disputent cette version des faits car selon certains, elle aurait engendré Arès en touchant une certaine fleur, et Hébé en touchant une laitue. Contrainte de défendre son honneur pour expliquer la naissance d’Héphaïstos, elle fut emrpisonnée sur une chaise mécanique dont les bras fournirent un étau qui la maintenait prisonnière. Elle dut jurer sur les eaux du Styx que le dieu forgeron avait été conçu par parthénogenèse pour être libérée.

V. Son rôle dans les 12 Travaux d’Héraclès /Hercule

Le mythe d’Héraclès est l’un des plus célèbres de la mythologie grecque. La divinité semble être rancunière envers Héraclès, qui est le fils illégitime de Zeus. Elle tente d’abord de le rendre fou au point de commettre des meurtres odieux qui donneront lieu aux Douze travaux. Le nom même de ce héros signifie qu’il doit sa renommée à Héra.

Elle le frappa tout d’abord de folie meurtrière et le poussa à tuer ses fils, qu’il chérissait. Cette folie dura plusieurs jours et le héros dut se retirer pour se faire purifier et rencontrer la Pythonisse. Cette dernière lui dit de se mettre pendant douze ans au service d’Eurysthée et de réaliser les travaux que ce dernier lui donnerait… De ce conseil donné par les Oracles naquirent les Douze Travaux d’Hercule.

Mais Héra ne le laissa pas en paix pour autant. Elle éleva l’Hydre de Lerne, qui allait être le deuxième travail d’Héraclès, pour mettre ce dernier en péril. Lors du septième travail, il dut tuer le Taureau de Crète. Eurysthée pour apaiser la colère d’Héra lui dédia l’animal avant qu’il ne soit mis à mort, mais toujours aussi vindicative, la déesse refusa le présent car ce dernier allait mettre en avant la victoire d’Héraclès. Pendant le dixième travail, alors qu’il devait se chargeait du troupeau de Géryon (un e créature à 3 têtes et six bras), un conflit éclata et les deux hommes en vinrent aux mains, à la loyale. Voyant Héraclès prendre le dessus, Héra descendit prêter main forte à Géryon. Excédé, Héraclès pointa une flèche vers elle et lui blessa le sein, ce qui lui fit prendre la fuite. Elle se chargea plus tard de dévier son navire en déclenchant une tempête pendant que Zeus se reposait, sans se douter de ce qui se tramait pour son fils.

Elle parvient à une trêve avec le demi-dieu lors de la révolte des géants. Héra prédit en effet que les géants ne pourraient être exterminés par les Olympiens, mais par un mortel vêtu d’une peau de lion. Les Olympiens travaillèrent de concert avec Héraclès pour affaiblir les géants auxquels le demi-dieu assénait le coup mortel pour chacun d’entre eux.

D’autres mythes relatent encore sa vengeance, comme celui de la Nymphe Echo, qui perdit son amour et sa vie, suite à la malédiction que lui avait lancé l’Olympienne pour avoir tenté de détourner son attention le temps que son mari la trompe de nouveau. La déesse avait son propre oracle près de Pagae. Souvent représentée dans l’art grec, notamment sur des vases, des sculptures et des fresques, Héra continue d’impacter notre société moderne, notamment dans les films, les séries télévisées et les jeux vidéo. Elle apparaît également dans la littérature grecque et romaine, notamment dans les travaux d’Hésiode et d’Homère. Son aura reste la même à travers les âges: celle d’une déesse puissante et respectée par tous… sauf son époux.