Représentation de Ba Pef, divinité de la mythologie égyptienne - AI generated
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Représentation de Ba Pef, divinité de la mythologie égyptienne - AI generated

Bienvenue dans cet article qui part à la rencontre du mystérieux Ba Pef, le Dieu de la Nécropole de la mythologie égyptienne. Découvrez les secrets du gardien des royaumes des morts, qui renvoyait les pharaons vers leurs peurs les plus profondes.

I. Ba Pef : Origines et Fonctions

Ba-Pef, dont le nom se traduit littéralement par « celui de son ba » (le ba étant une composante de l’âme en Égypte ancienne), est une divinité aussi ancienne que méconnue, mentionnée dès l’Ancien Empire, notamment dans les Textes des Pyramides. Dieu souterrain, il incarne les aspects les plus sombres et angoissants de l’existence spirituelle. Contrairement à des divinités bienveillantes comme Osiris ou Rê, Ba-Pef représente l’effroi intérieur, la douleur de l’âme, voire la terreur psychique qui peut frapper les vivants et les morts. Il n’est pas le dieu de la mort, mais de ce qui fait vaciller l’âme dans ses fondements, notamment lors du passage vers l’au-delà.

Ba-Pef est parfois décrit comme une entité malveillante, mais il ne s’agit pas d’un dieu du mal au sens manichéen : dans la vision égyptienne du monde, le déséquilibre psychique et la souffrance ont leur place dans l’ordre cosmique. Ainsi, Ba-Pef pourrait jouer un rôle régulateur, infligeant les conséquences spirituelles des fautes terrestres, ou révélant au défunt la part obscure de lui-même avant son jugement final. Il aurait donc été particulièrement craint dans le cercle intime du pharaon, car même le roi, garant de la Maât (l’ordre universel), pouvait être assailli par cette force invisible.

En tant que divinité funéraire, cette divinité aurait été responsable de l’ouverture des portes de la nécropole et de la protection des défunts. (Vu le nombre de divinités funéraires dans la mythologie égyptienne, il est peu probable que tous se chargeaient d’accompagner les défunts dans leur voyage.)

II. Sa représentation dans l’art égyptien

Les représentations iconographiques de Ba Pef sont extrêmement rares, ce qui renforce son aura de mystère. Il est parfois décrit sous une forme anthropomorphique sombre, incarnant une figure humaine mais austère, et portant des objets symboliques liés à l’âme (ba) et à la stabilité (djed). Ces symboles révèlent son rôle d’équilibre entre douleur et résilience dans le passage à l’au-delà. Dans les rares exemples d’art funéraire où il apparaît, Ba-Pef est lié à la libération de l’âme ou à son jugement, volant au-dessus du défunt ou présent aux côtés d’autres divinités. Sa représentation peut aussi évoquer une présence invisible, plus spirituelle que physique, que l’on craint sans forcément la visualiser.

III. Les légendes qui l’entourent

Bien que Ba Pef ne possède pas de mythologie narrative riche comme Isis ou Seth, son aura mythique repose sur des allusions puissantes dans les textes religieux, en particulier les Textes des Pyramides. Il est décrit comme vivant dans une « maison de douleur », un lieu mystérieux et inquiétant, dont la seule évocation suffisait à susciter le respect et la crainte. Ce lieu d’angoisse n’était pas l’enfer, mais plutôt un espace liminal, symbolique, où l’âme se confrontait à ses propres failles et à ses actes passés.

Certains récits font de Ba-Pef un juge redouté ou un exécuteur des souffrances méritées, intervenant dans le processus de purification post-mortem. Si une âme était jugée indigne ou perturbée, elle pouvait tomber sous l’influence de Ba-Pef, être assaillie d’angoisses ou de visions tourmentées. En ce sens, il incarne une vérité psychique brutale, que même les vivants redoutaient d’évoquer.

Dans certaines pratiques rituelles, Ba-Pef était invoqué non pas pour le prier, mais pour l’apaiser ou le contenir, notamment lors de cérémonies funéraires ou d’exorcismes destinés à protéger l’âme des tourments de l’au-delà. Les prêtres connaissaient son nom, ses attributs, et savaient qu’il fallait l’honorer avec prudence, comme une puissance qu’on ne conjure qu’en cas de nécessité.

Les textes des pyramides révèlent que son culte était lié à la douleur ou à l’angoisse spirituelle ressentie par le pharaon. Bien qu’aucun temple ne lui ait été dédié, un culte de Ba Pef était pratiqué pour apaiser le dieu et assurer la protection du roi. Pour finir, il était vénéré par les prêtres et les familles endeuillées qui lui faisaient des offrandes et des prières pour assurer le repos éternel des défunts.