Représentation de La quête du Chevalier Noir - mythologie celtique - AI generated
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Représentation de La quête du Chevalier Noir - mythologie celtique - AI generated

La légende du Chevalier Noir demeure parmi les plus énigmatiques de la mythologie celtique. Personnage entouré de mystères, il a inspiré de nombreux récits héroïques, contes épiques et romances tragiques. Découvrez les mythes entourant ce personnage celtique.

I. Origines mystérieuses du Chevalier Noir

Le Chevalier Noir trouve son origine dans la littérature médiévale anglo-saxonne, où il désigne à l’origine un chevalier sans bannière, sans suzerain ou en quête d’anonymat.

Exclu du système féodal, il est souvent perçu comme un mercenaire errant ou un seigneur sans blason, dont l’armure est peinte en noir pour masquer sa rouille, faute de service d’écuyer. Cette figure mystérieuse cristallise l’ambiguïté entre honneur chevaleresque et marginalité.

Dans certains récits arthuriens, cette silhouette prend des noms ou des rôles variables, mais toujours marqués par l’ombre, la force et l’isolement. L’un des plus célèbres est le fils illégitime de Tom a’Lincoln et d’Anglitora, lui-même issu de la lignée du roi Arthur.

II. Les légendes entourant le Chevalier Noir

Plusieurs récits emblématiques illustrent ce Chevalier Noir. Dans Sir Perceval de Galles, le Chevalier Noir, rongé par la jalousie, attache sa propre épouse à un arbre après avoir appris qu’elle avait échangé une bague avec Perceval. Ce dernier, fidèle aux idéaux de la chevalerie, l’affronte et le vainc. Le combat n’est pas seulement physique : il force le Chevalier Noir à reconnaître son erreur et rétablit l’honneur bafoué de la dame, révélant ainsi une dimension morale sous-jacente à la violence du chevalier.

Autre récit marquant : dans Yvain ou le Chevalier au Lion, le Chevalier Noir est le gardien de la mythique fontaine de Barenton, lieu associé à la fée Laudire et à des enchantements liés à la météo. Calogrenant, l’un des chevaliers de la Table ronde, y invoque le Chevalier Noir et se fait battre. Yvain, prenant la suite de son cousin, défait le Chevalier Noir et hérite de son rôle, devenant ainsi protecteur du site magique et époux de Laudire.

Dans d’autres variantes, le Chevalier Noir apparaît sous une forme surnaturelle ou diabolique, comme dans certaines versions de La Reine des Fées de Spenser, où il est le gardien d’un pont que nul ne peut franchir sans l’affronter. Parfois invincible, il est un défi destiné aux plus grands héros, notamment Arthur lui-même, qui l’affronte dans un duel titanesque.

Enfin, dans Tom a’Lincoln, il prend une teinte tragique et sanglante. Fils illégitime de Tom — lui-même bâtard du roi Arthur — et d’Anglitora, il découvre que sa mère a tué son père. Dans un geste de justice (ou de vengeance), il l’assassine et rejoint son demi-frère, le Chevalier des Fées. Cette version met en lumière une lignée de héros marqués par l’errance, les ruptures familiales et une quête de rédemption. Le Chevalier Noir y devient porteur d’un héritage lourd, d’un sang royal dilué dans le drame.

III. Ses amours et sa descendance

Bien qu’il soit souvent associée à la solitude ou à une quête de vengeance, certaines versions lui prêtent une histoire d’amour ou de filiation tragique. Le plus marquant reste le Chevalier Noir fils de Tom a’Lincoln, fruit d’une union illégitime entre le fils du roi Arthur et Anglitora, princesse étrangère.

Les récits arthuriens lui attribuent parfois un amour contrarié ou une quête impossible, comme dans les versions où il détient une demoiselle captive et se trouve pris entre fidélité et passion. Si le Chevalier Noir n’a pas une descendance propre souvent mise en avant, sa lignée — réelle ou symbolique — s’inscrit dans un cycle d’héritages troublés et d’amours impossibles.

Au cinéma, ce personnage est devenu un archétype comique dans Sacré Graal des Monty Python, ou tragique et majestueux dans la saga Star Wars, via Dark Vador. Le Chevalier Noir de Marvel (Black Knight), personnage complexe oscillant entre lumière et obscurité, ou encore les Dark Saints de Saint Seiya dans la culture japonaise, prolongent cette dualité. Enfin, c’est Batman, surnommé The Dark Knight, qui incarne le mieux cette figure contemporaine : un héros solitaire, sans blason officiel, en marge de la loi, mais animé par un idéal de justice.