Représentation de la déesse nordique Var - AI generated
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Dans la mythologie nordique, les dieux et déesses possèdent des attributs et des domaines qui les distinguent les uns des autres. Parmi eux se trouve Vár, une déesse dont le rôle dans la société viking est souvent négligé. Elle incarne la promesse et le serment. Découvrez aujourd’hui la vie de Vár pour en apprendre un peu plus à son sujet.

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I. La Naissance de Vár et Ses Origines Divines

Vár, parfois orthographiée Vör dans certaines traductions anciennes (à ne pas confondre avec la déesse Vor), est l’une des Ásynjur, les déesses du panthéon nordique. Son nom signifie littéralement « celle qui promet » ou « celle qui veille sur les serments », une étymologie révélatrice de sa fonction divine.

Sa naissance est entourée de mystère et de diverses interprétations. Selon certaines versions des récits mythologiques, elle est la fille de Loki et de Sigyn, deux figures importantes de la mythologie nordique. D’autres récits suggèrent qu’elle a été créée directement par les dieux Aesir pour remplir un rôle essentiel dans la société viking.

II. La Promesse et le Serment : Le Rôle de Vár dans la Société Nordique

Vár incarne la parole donnée, le pacte scellé, et la fidélité dans les relations humaines, qu’il s’agisse de promesses amoureuses, de vœux de mariage ou d’accords juridiques. Son domaine n’est pas géographiquement défini comme celui d’autres divinités, mais elle exerce son autorité partout où des engagements sont prononcés : dans les foyers, sur les champs de bataille, et même dans les assemblées de justice. Son pouvoir réside dans sa capacité à entendre tous les serments prononcés et à en garder la trace. Invisible mais omniprésente, elle incarne la conscience divine du pacte et la garante de l’honneur.

Son importance dans la société viking est incommensurable, car les promesses et les serments constituent les fondements de la confiance et de la cohésion sociale.

III. Vár et ses exploits

L’un de ses rares mais significatifs rôles apparaît dans le poème eddique Þrymskviða. Dans cette légende humoristique, le géant Thrym, ayant volé le marteau de Thor, exige de l’épouser Freyja en échange de sa restitution. Pour tromper Thrym, les dieux déguisent Thor en mariée. Lors du simulacre de cérémonie, Thrym ordonne de placer Mjöllnir sur les genoux de la fausse fiancée, afin de sanctifier l’union « par la main de Vár ». Ce détail souligne la puissance rituelle attribuée à la déesse : même les ennemis des dieux reconnaissent son autorité sur les engagements conjugaux.

Un autre épisode notable impliquant Var est mentionné dans le poème Eiríksmál, qui fait partie de la Saga d’Eirik le Rouge. Dans ce poème, après la mort du guerrier Eirik, son âme est accueillie au Valhalla par les dieux et les déesses. La déesse est mentionnée comme celle qui remet en question les serments prononcés par les guerriers. Elle demande si tous les guerriers présents ont tenu leurs promesses et ont respecté leurs accords avant leur mort.

Quant au Ragnarök, les textes ne la mentionnent pas directement, mais son absence n’est pas anodine : elle symbolise l’ordre et l’engagement, tout ce qui s’effondre lors de la fin prophétique du monde. L’oubli de Vár et la trahison des pactes — comme celle de Loki envers les Ases ou de certains dieux envers leur devoir — annoncent le chaos. Elle n’est pas une combattante, mais sa non-intervention lors du Ragnarök est en elle-même une déclaration : lorsque les serments sont rompus, le monde s’écroule.

IV. Les Symboles de Vár : Objets Sacrés et Représentations Artistiques

Les symboles associés à Vár sont souvent représentatifs de son rôle en tant que déesse de la promesse et du serment. Parmi les objets sacrés qui lui sont attribués, on trouve le ruban, qui symbolise les liens indissolubles des promesses et des serments. Ce ruban est souvent tressé de manière complexe, représentant les intrications des engagements pris entre les individus.

Une autre représentation courante de Vár est celle de la balance, évoquant sa connexion avec la justice et l’équilibre. La balance rappelle aux Vikings l’importance de respecter les promesses et les serments, car les actes de trahison peuvent faire pencher la balance en faveur de la discorde et de la disharmonie. Si un individu enfreignait un serment prêté devant Vár, il pouvait être frappé d’une malédiction divine, et les dieux pouvaient se montrer hostiles envers lui. De plus, la réputation de la personne serait entachée, ce qui aurait des conséquences sociales et politiques importantes.


Aucun texte ancien ne mentionne explicitement un époux ou une descendance pour Vár. Ce silence sur sa vie intime renforce l’aura d’autorité morale et d’impartialité qui l’entoure. Elle n’est ni épouse, ni mère dans le panthéon, mais une figure autonome, garante d’un ordre social fondé sur la parole et la confiance. À la différence de déesses plus connues comme Freyja ou Frigg, associées aux passions ou à la maternité, Vár est une incarnation de la loyauté désintéressée, presque détachée des intrigues familiales et des dynamiques de pouvoir. Cela renforce son rôle de juge invisible.