Représentation du héros nordique Sigi - AI generated
Rate this page

Bienvenue dans l’univers captivant de la mythologie nordique, où les héros vikings ont marqué l’histoire avec leurs exploits légendaires. Dans cet article, nous allons plonger dans l’histoire fascinante de Sigi, un héros viking dont les batailles épiques et les amours tumultueuses ont forgé l’une des plus grandes sagas nordiques. Découvrez les faits marquants de la vie de Sigi, et sa prestigieuse descendance qui a laissé une empreinte indélébile dans la mythologie nordique.

Représentation du héros nordique Sigi - AI generated

I. Les Origines de Sigi

La Saga des Völsungar (ou Völsunga saga) est une épopée légendaire de la mythologie nordique qui raconte l’histoire de la lignée des Völsungs, une famille royale glorieuse. Sigi, parfois appelé Siggi, est l’un des personnages fondateurs du cycle héroïque de la Völsunga saga, qui relate l’origine et la destinée tragique de la lignée des Völsungar. Il est présenté comme un fils d’Odin, ce qui lui confère une origine divine. Son nom, issu du vieux norrois sig- (« victoire »), renvoie directement à l’un des aspects majeurs de son père Odin, également surnommé Sigtýr, le « dieu de la victoire ». Ce patronage divin semble d’ailleurs le suivre tout au long de sa vie, car malgré les épreuves et les exils, Sigi connaîtra de nombreux succès militaires et politiques.

Bien que la Völsunga saga ne lui attribue pas de pouvoirs surnaturels particuliers, le destin de Sigi est marqué par une protection divine manifeste, et par une capacité exceptionnelle à sortir victorieux de conflits, à étendre ses conquêtes, et à fonder un royaume florissant, le Húnaland (le « pays des Huns » dans la saga).

II. Les Guerres et Querelles de Sigi

La légende principale de Sigi nous est transmise par la Völsunga saga, où il occupe une place inaugurale dans la généalogie tragique des Völsungar. L’événement fondateur de sa destinée débute lors d’une partie de chasse où il est accompagné d’un esclave nommé Brédi. Ce dernier surpasse son maître en abattant davantage de gibier, déclenchant la colère et l’humiliation de Sigi. Incapable de supporter qu’un esclave l’éclipse dans l’art de la chasse, Sigi tue froidement Brédi et enterre son corps dans la neige, espérant dissimuler son crime.

Mais la disparition de l’esclave attire les soupçons de Skadi, le maître de Brédi, qui dépêche des hommes pour enquêter. Le cadavre est découvert, et le crime de Sigi est révélé. Il est alors banni et déclaré hors-la-loi (vargr í veum), statut infamant qui l’exclut de la protection des lois et de la société.

C’est ici qu’intervient Odin. Fidèle à son fils, il lui fournit une flotte et des guerriers, permettant à Sigi de partir en exil avec les moyens de rebâtir sa destinée. Grâce à ses talents de chef de guerre et aux faveurs divines, il se lance dans une série de conquêtes militaires et établit finalement un royaume prospère : le Húnaland. Devenu un souverain redouté, Sigi suscite toutefois la jalousie des frères de son épouse. Profitant de son grand âge, ces derniers conspirent contre lui et l’assassinent par traîtrise, mettant fin brutalement à son règne. Son fils Rerir vengera sa mort en éliminant les meurtriers et en consolidant son héritage.

III. Les Amours et la descendance de Sigi … ou la légende des Völsung

Les textes concernant les amours de Sigi sont peu loquaces sur le sujet. Ils ne mentionnent que sa femme et mère de Rerir. Il est peu probable que ce roi et guerrier soit resté fidèle à ses voeux durant ses croisades mais rien ne peut le prouver. Il est plus intéressant de se concentrer sur sa descendance, à savoir son unique fils Rerir qui fut un roi encore plus puissant que son ailleul.

Nous revenons donc à Rerir qui prend finalement le trône après la mort de son père, devenant un roi juste et puissant. Il épouse une femme nommée Valtýr, une femme noble qui malheureusement peine à lui donner une descendance.

Se tournant vers les dieux pour obtenir cette dernière, Rerir et Valtýr prient le dieu Freyr, le dieu de la fertilité, pour leur accorder un enfant. Toutefois, leurs prières restent sans réponse, et la tristesse s’abat sur le couple royal. Dans un acte désespéré, Rerir décide de faire un pèlerinage vers un sanctuaire sacré, espérant que les dieux l’entendront et répondront enfin à ses prières. Il se rend dans un lieu de culte dédié à Frigg, la déesse suprême, et lui offre des sacrifices et des prières sincères, implorant sa grâce pour avoir un fils.

Frigg est touchée par la dévotion de Rerir et répond à ses prières en envoyant une pomme magique. Elle instruit le roi de donner la pomme à sa femme pour qu’elle la mange. Si Valtýr mange la pomme, elle concevra un enfant mâle, héritier tant attendu du trône des Völsungs. (D’autres textes mentionnent de Rerir a mangé cette pomme, ce qui lui a permis d’engendre un fils)

Rerir revient à sa cour et remet la pomme à Valtýr. Elle mange la pomme avec joie, et bientôt, le couple attend un enfant. La grossesse de Valtýr est marquée par des complications et de terribles douleurs. Cette dernière dure six ans. Rerir meurt avant de rencontrer son fils. La reine, épuisée par cette grossesse à rallonge, et sentant ses forces la quitter, supplie qu’on la délivre et provoque l’accouchement. Elle donne finalement naissance à un fils prématuré. La légende veut qu’en sortant le garçon, ce dernier était déjà adulte. Il embrassa sa mère, et celle-ci mourut. Le fils fut nommé Volsung et devint le nouveau roi de Hunland.

Bien que Sigi lui-même soit peu représenté directement dans la culture populaire, son rôle de fondateur des Völsungar en fait une figure incontournable de la mythologie nordique. C’est à travers ses descendants — et surtout Sigurd (ou Siegfried dans les versions germaniques) — que son héritage a connu une immense postérité dans l’art et la littérature européenne. La saga des Völsung a fortement influencé l’Edda poétique, mais aussi les traditions germaniques, notamment le Nibelungenlied, et par extension, l’opéra monumental de Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen. Indirectement, Sigi est donc l’un des maillons initiaux qui relient les récits mythologiques scandinaves aux grandes œuvres musicales, littéraires et même cinématographiques modernes. Dans les œuvres modernes de fantasy inspirées de la mythologie nordique — de J.R.R. Tolkien à des sagas contemporaines comme The Witcher ou Game of Thrones — les thèmes fondateurs introduits dès la saga des Völsung (lignée maudite, vengeance familiale, quête héroïque, interventions divines) sont omniprésents et rappellent l’héritage du cycle dont Sigi fut l’initiateur.