Représentation de Ninhursag, divinité de la mythologie mésopotamienne - AI generated
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Représentation de Ninhursag, divinité de la mythologie mésopotamienne - AI generated

Plongez dans les annales de la mythologie mésopotamienne et découvrez le récit de Ninhursag. Découvrez les anecdotes et les faits marquants de sa vie, ainsi que son rôle dans le panthéon mésoptamien.

I. L’Origine de Ninhursag

Ninhursag, également connue sous les noms de Ninmah, Damkina et Belet-ili, est l’une des plus anciennes divinités sumériennes. Son nom signifie « maîtresse des collines », symbolisant sa relation avec la terre et la fertilité. Elle est la fille d’Anu, le dieu céleste, et de Ki, la déesse de la Terre. De ce fait, Ninhursag incarne les forces primordiales de la nature, à la fois créatrice et nourricière.

Dès ses premières représentations, elle est vénérée comme une déesse de la terre, un rôle qu’elle occupe au sein du panthéon sumérien en tant que déesse-mère, maîtresse de la fertilité et de la croissance. Son association à la terre, et notamment aux montagnes et collines, symbolise son pouvoir sur la création et l’entretien des cycles de la vie. En tant que déesse mère, Ninhursag joue un rôle essentiel dans la formation et la régénération de la vie, que ce soit sur le plan divin ou humain.

II. Les Amours de Ninhursag

Enki, également connu sous le nom d’Ea, est souvent associé à Ninhursag dans les mythes. Leur collaboration dans la création de l’humanité est l’un des aspects les plus notables de leur relation. Il est considéré comme un dieu de la sagesse, de l’eau et de la magie, et son association avec cette déesse met en évidence l’importance de la dualité masculine-féminine dans la création et la fertilité.

Dans certaines versions du mythe, ils se rencontrent dans un champ ou un jardin divin. Ninhursag exprime son désir de créer des êtres vivants capables de servir les dieux. Enki répond en lui suggérant de créer des humains à partir de l’argile et en utilisant son propre sang et sa chair pour donner vie à ces créatures. Selon certains récits, elle crée sept groupes d’êtres humains, chacun avec une fonction spécifique. Mais chaque groupe présente des problèmes de santé ou de comportement, ce qui conduit Ninhursag à les abandonner.

Enki s’inquiète du sort des créatures et décide d’intervenir. Il apporte une solution en utilisant des sorts et des incantations pour guérir et améliorer les créatures de chaque groupe, corrigeant leurs défauts. Après plusieurs tentatives, Enki et Ninhursag trouvent un compromis. Ils décident que certains humains seront stériles, d’autres seront capables de procréer, et d’autres encore auront une durée de vie limitée. Ce compromis reflète les aspects de la condition humaine, avec ses forces et ses faiblesses.

D’autres légendes parlent d’une progéniture plus prolifique. Leur fille Ninsar, la « maîtresse des légumes », serait l’une des premières créations de Ninhursag. D’autres enfants de ce couple divin comprendraient des déesses associées à la fertilité et à la guérison, comme Ninurta (la déesse des récoltes), Abu (le dieu des plantes), Ninkasi (la déesse de la bière) et Ninsitu (la déesse de la guérison). Ces enfants, nés de la douleur d’Enki, incarnent les pouvoirs de régénération et de soin de Ninhursag, renforçant sa place de déesse-mère et de protectrice de la santé. (Enki et Ninhursag, son épouse, couchent ensemble. En neuf jours, Ninhursag donne naissance à Ninsar, la maîtresse des légumes. Enki poursuit ensuite une relation avec Ninnisi (ou Ninsar), qui donne naissance à Nin-Kur et Uttu, divinités liées aux plantes destinées au filage. Enki feint d’être un jardinier et séduit Uttu en lui promettant des fruits régulièrement. Toutefois, elle découvre qu’il l’a trompée et en parle à Ninhursag. En colère, cette dernière retire les graines d’Enki du ventre d’Uttu et les transforme en plantes non comestibles. Là où les graines ont été plantées, huit plantes luxuriantes poussent en neuf jours, les premières plantes créées par la déesse de la terre. Enki, curieux et affamé, les mange. Son épouse, en colère, punit Enki en le laissant souffrir et dépérir. La déesse se réconcilie finalement avec Enki après l’intervention d’un renard. Elle le guérit en créant huit divinités pour chaque organe malade et le libère de la maladie. Enki et Ninhursag se réconcilient et redeviennent amoureux).

Dans la légende de Dilmun, Ninhursag est également la mère de Marduk, l’un des dieux les plus puissants de Babylone, sous le nom de Damkina.

III. Quelles sont les légendes auxquelles elle a participé ?

L’une des plus célèbres la met en scène avec Enki dans la création de l’humanité. Dans le mythe sumérien d’Enki et Ninhursag, c’est elle qui façonne les premières formes de vie à partir de l’argile, en collaboration avec Enki. Elle crée Enkidu, le célèbre compagnon de Gilgamesh, en utilisant de l’argile et en lui insufflant la vie. Cette légende est emblématique du rôle de Ninhursag en tant que déesse de la création.

Un autre mythe célèbre est celui de Dilmun, un endroit fertile que Ninhursag aide à transformer en un paradis sur terre grâce à l’eau fournie par Enki. Mais ce mythe prend un tour plus dramatique lorsqu’Enki, malgré l’interdiction de Ninhursag, séduit plusieurs déesses dans les marécages, ce qui déclenche une série de malheurs. Enki mange les plantes que Ninhursag a créées à partir de ses semences, ce qui la met dans une rage profonde. Elle le condamne à souffrir de maladies dans huit parties de son corps, mais, après de longues souffrances, il est guéri par la déesse, qui accouche de huit nouvelles divinités guérisseuses. Ce cycle symbolise la force de Ninhursag à la fois en tant que créatrice et juge divine, capable d’infliger la mort, mais aussi de restaurer la vie et la santé.

IV. Son culte

Son culte était particulièrement important dans les villes d’Adab et de Kish, mais ses temples étaient également présents à Ur, Uruk, et dans de nombreuses autres cités de Mésopotamie. Les rituels qui lui étaient dédiés incluaient des prières pour la fertilité, la guérison et la prospérité. Elle était invoquée pour assurer une bonne récolte et protéger les enfants. Les mères faisaient appel à elle pour le bien-être de leurs enfants, espérant qu’elle leur accorde santé et prospérité. Par sa fonction de déesse-mère, elle était également vue comme celle qui présidait à la naissance des dieux et des humains. Bien que son prestige ait diminué à mesure que d’autres divinités comme Ishtar prenaient de l’importance, Ninhursag a maintenu une place dans le culte babylonien, notamment sous son aspect de Damkina, la mère de Marduk, le dieu suprême de Babylone. Ainsi, son culte reflète son rôle central dans le cycle de la vie, de la naissance à la guérison, et son pouvoir de nourrir et protéger.

L’influence de Ninhursag dans la culture moderne, bien que moins apparente que d’autres déesses, reste significative. Elle est perçue comme un archétype de la déesse-mère, symbolisant la Terre, la fertilité, la guérison et la protection de la vie. Par son association à des déesses ultérieures comme Hathor en Égypte et Gaïa en Grèce, Ninhursag a contribué à l’évolution de la figure de la déesse-mère à travers diverses civilisations.