Dans la riche mythologie grecque, les Titans jouent un rôle on ne peut plus décisif. Parmi eux se trouve Japet, un Titan de grande importance dont les exploits et la lignée sont dignes de mention. Découvrez la vie de Japet, ses participations aux guerres célestes, ses relations amoureuses légendaires et l’influence qu’il a eue sur les générations futures.

I. Qui est Japet?
JJapet (Ἰαπετός, Iapetós en grec ancien, signifiant littéralement « celui qui précipite ») est un Titan majeur issu de l’union primordiale du ciel, Ouranos, et de la terre, Gaïa. Appartenant à la première génération divine, Japet se trouve parmi les douze Titans originels, frères et sœurs nés du couple primordial. Sa parenté directe inclut donc Cronos, le Titan qui détrônera leur père, ainsi que d’autres Titans notoires tels qu’Océan, Hypérion et Cœos, ou encore des Titanides telles que Thémis et Téthys. Il est le père de nombreux héros et divinités qui ont marqué l’histoire de la Grèce antique. Japet se distingue par sa stature imposante, sa sagesse profonde et sa force brute
La généalogie des Titans est complexe, mais Japet est directement issu de la première génération divine. En tant que fils d’Ouranos et de Gaïa, il fait partie des divinités primordiales qui ont donné naissance aux dieux de l’Olympe. Il est souvent décrit comme un Titan silencieux et introspectif. Sa stature imposante et sa force physique en font un combattant redoutable lors des guerres célestes.
II. Les guerres célestes et le rôle de Japet
Dans la mythologie grecque, Japet apparaît d’abord dans le récit fondateur de la révolte des Titans contre leur père, Ouranos. Avec ses frères Cronos, Hypérion et Cœos, Japet participe activement à la conspiration visant à mettre fin à la tyrannie céleste d’Ouranos, qui retenait ses propres enfants prisonniers au sein de leur mère, Gaïa. Pour exécuter leur plan, Japet et ses frères se positionnent stratégiquement aux quatre coins du cosmos et immobilisent Ouranos au moment précis où il s’unit à Gaïa. Ainsi neutralisé, Ouranos est châtré par Cronos à l’aide d’une faucille. Ce geste mythologique décisif permet non seulement la libération des Titans, mais également la mise en place d’un nouvel ordre cosmique.
Plus tard, lors du conflit cosmique connu sous le nom de Titanomachie, Japet lutte aux côtés des autres Titans contre la jeune génération divine, les Olympiens dirigés par Zeus. Ce combat légendaire, décrit comme titanesque en raison de sa démesure, dure dix longues années. Finalement vaincu, Japet est précipité par Zeus dans les profondeurs obscures du Tartare, où il est emprisonné avec les autres Titans vaincus. Certains mythes le représentent alors comme un Titan-pilier, retenant symboliquement les fondements mêmes du cosmos depuis les confins occidentaux du monde, une position proche de celle attribuée à son fils Atlas, condamné à porter le ciel/la voûte céleste.
Japet est également associé par certains auteurs latins tels que Virgile aux Géants, figures primordiales issues exclusivement de la Terre (Gaïa). Cette association souligne son caractère primordial et chtonien, profondément lié aux forces primitives du monde.
III. Ses amours et sa descendance
Japet s’est épris de Clyméné, une Océanide d’une beauté époustouflante selon certains textes, sa soeur (toute aussi charmante) selon d’autres. Il eut avec cette dernière plusieurs enfants, dont certains ayant leur propre mythe.
- Atlas : Atlas est le fils le plus connu de Japet et Clymène. Selon le mythe, après la Titanomachie, Atlas a été condamné par Zeus à soutenir les cieux sur ses épaules pour l’éternité. Cette punition est souvent représentée dans l’imagerie classique comme Atlas portant le globe céleste. Atlas est également associé aux montagnes et aux connaissances astronomiques. Dans certaines versions, il est considéré comme le père des Pléiades, les sept filles d’Atlas.
- Épiméthée : Épiméthée est décrit comme étant impulsif et précipité. Le mythe d’Épiméthée se concentre sur son rôle dans la création de l’humanité et les conséquences qui en ont découlé. Après la Titanomachie, lorsque Zeus et les dieux de l’Olympe ont triomphé des Titans, Prométhée et Épiméthée ont été choisis pour créer les animaux et les humains. Prométhée, prévoyant et réfléchi, s’est chargé de la création des animaux, leur attribuant des qualités et des capacités adaptées à leur survie. Lorsque vint le moment de créer les humains, Épiméthée s’est rendu compte qu’il n’avait rien laissé pour les humains. Dans sa détresse, Épiméthée s’est tourné vers Prométhée pour trouver une solution. Prométhée, ayant pitié des humains et désirant les aider, a décidé de voler le feu sacré de l’Olympe pour le donner aux humains. Le feu a été considéré comme un don précieux, permettant aux humains de se protéger, de se réchauffer et de progresser dans les arts, les sciences et la civilisation… ce qui valut à Prométhée une punition cruelle.
- Prométhée : connu pour avoir volé le feu sacré aux dieux de l’Olympe pour le donner aux humains, leur permettant ainsi de progresser dans les arts et les sciences. Ce geste défiant les dieux a provoqué la colère de Zeus. Comme châtiment, Zeus a ordonné à Prométhée d’être enchaîné sur le mont Caucase, où un aigle venait chaque jour lui dévorer le foie, qui se régénérait chaque nuit. Prométhée a été finalement libéré par Héraclès (Hercule). Autre mythe autour du sort des humains et de Prométhée: celui de la boite de Pandore. Après que Prométhée eut volé le feu sacré de l’Olympe et l’eut donné aux humains pour les aider, Zeus, le roi des dieux, décida de punir à la fois Prométhée et l’humanité. Zeus ordonna alors à Héphaïstos, le dieu du feu et de la forge, de créer une femme, Pandore, et de lui donner des dons et des qualités. Pandore fut créée avec une beauté enchanteresse et reçut des dons de chaque dieu de l’Olympe. Athéna lui donna l’intelligence et les talents artisanaux, Aphrodite lui offrit la séduction et la grâce, Hermès lui donna la ruse et le charme, et ainsi de suite. Chaque dieu lui donna un don particulier. Une fois que Pandore fut créée, Zeus l’envoya sur Terre en tant que cadeau pour l’humanité. Elle était accompagnée d’une jarre, appelée la jarre de Pandore (ou la boîte de Pandore), qui contenait tous les malheurs et les souffrances qui pourraient affliger l’humanité. Curieuse, Pandore ne put résister à l’envie d’ouvrir la jarre, laissant ainsi s’échapper tous les maux et les malheurs qui se répandirent dans le monde. Cependant, elle referma rapidement le couvercle de la jarre, empêchant ainsi l’ultime malheur, l’Espérance, de s’échapper.
- Ménétios : Ménétios est également un fils de Japet et Clymène. Il est moins connu que ses frères, mais il est mentionné dans certaines sources mythologiques.
IV. Le symbolisme et l’influence de Japet
Au-delà de son rôle spécifique dans les récits mythologiques, Japet a également exercé une influence symbolique et culturelle significative. Son image et son importance sont représentées dans l’art, la littérature et les croyances de la Grèce antique.
Les artistes de l’Antiquité ont souvent représenté Japet dans des œuvres d’art, lui donnant une apparence majestueuse et imposante. Les sculptures, les fresques et les céramiques ont immortalisé son image, témoignant de l’importance de son rôle dans la mythologie grecque.
Bien que Japet n’ait pas toujours été le protagoniste central des récits mythologiques, sa présence est omniprésente dans les fondements de la mythologie grecque. Son rôle de Titan fondateur et de père de héros et de divinités influentes renforce l’importance de son héritage dans l’ensemble du panthéon grec.
Dans la société moderne, Japet subsiste principalement à travers ses descendants mythologiques, notamment Prométhée et Atlas, dont les récits ont profondément influencé la culture occidentale. Par extension, son nom a traversé les siècles pour inspirer diverses appellations scientifiques et culturelles. Ainsi, en astronomie, l’une des lunes de Saturne porte le nom de Japet (Iapetus), soulignant son rôle mythologique en tant que figure tutélaire. Son assimilation possible avec le Japhet biblique, fils de Noé, renforce symboliquement son statut d’ancêtre universel, consolidant sa présence indirecte dans les traditions culturelles occidentales.