
Déimos, dieu de la Terreur, incarne l’effroi qui saisit les hommes face aux horreurs de la guerre. Bien que divinité mineure, son influence est palpable dans les récits mythologiques et les croyances des anciens Grecs. Découvrons les origines de ce personnage.
I. Origines et Généalogie de Déimos
Déimos (Δεῖμος), dont le nom signifie littéralement « terreur », est une divinité allégorique de la mythologie grecque, fils d’Arès, dieu de la guerre, et d’Aphrodite, déesse de l’amour. Il est généralement présenté comme le frère jumeau de Phobos, incarnation de la crainte, et parfois aussi d’Harmonie, qui personnifie la paix conjugale. Ce contraste dans la fratrie met en lumière les forces contradictoires qui naissent des mêmes origines divines.
Déimos accompagne son père sur le champ de bataille (journée père-fils 😉 ), attisant l’effroi dans le cœur des combattants. Tandis que Phobos agit en amont en instillant l’angoisse, Déimos frappe pendant l’affrontement, incarnant cette panique soudaine et irrépressible face au danger immédiat. Les sources antiques le décrivent avec une chevelure hérissée, la bouche ouverte et les traits figés dans l’effroi, signes visibles d’un péril soudain. Il est parfois représenté attelant le char d’Arès, rôle qui renforce sa nature active et destructrice au sein de la guerre.
II. Les légendes qui l’entourent
Déimos apparaît en tant que figure symbolique dans plusieurs épisodes majeurs de la mythologie grecque, principalement dans des contextes guerriers. Dans l’Iliade d’Homère, il est mentionné à plusieurs reprises, parfois au cœur du tumulte des combats : il surgit dans les rangs grecs sous la forme d’une peur viscérale et accompagne la fuite, semant le chaos parmi les soldats.
Homère évoque aussi sa présence sur le bouclier d’Agamemnon ou sur l’égide d’Athéna, signes de sa puissance iconographique. Dans un autre passage, Déimos est appelé par Arès, furieux de la mort de son fils Ascalaphe, pour harnacher son char et porter la guerre plus loin encore.
Chez Eschyle, il est mentionné comme l’un des dieux invoqués par les sept chefs devant Thèbes.
III. Ses amours et sa desdendance
Déimos continue de hanter l’imaginaire contemporain, non pas sous la forme d’un culte religieux, mais à travers des représentations culturelles, artistiques et vidéoludiques. Dans les jeux vidéo, séries ou romans, il incarne une force brutale, mystérieuse et obsédante, souvent réinterprétée selon les codes modernes. Dans God of War: Ghost of Sparta, il devient le frère de Kratos, apportant une tension familiale tragique, tandis que dans Assassin’s Creed Odyssey, il symbolise la main armée du chaos politique et mystique. L’univers de la pop culture s’empare ainsi du nom et du mythe de Déimos pour exprimer le pouvoir destructeur de la peur et la perte de contrôle face à la violence. Par ailleurs, l’une des deux lunes de la planète Mars porte son nom, en miroir du dieu Arès/Mars, signalant que même dans l’astronomie moderne, le nom de Déimos évoque toujours une force gravitant autour du conflit.