Représentation de Rénénoutet, déesse égyptienne des moissons et de la prospérité - AI generated
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Représentation de Rénénoutet, déesse égyptienne des moissons et de la prospérité - AI generated

Rénénoutet, également connue sous le nom de Renoutet, est une déesse cobra de la mythologie égyptienne, vénérée comme protectrice des récoltes et nourricière des hommes. Son nom signifie « le serpent nourricier », reflétant son rôle central dans l’agriculture et la prospérité des moissons. ​Découvrons aujourd’hui ses origines ainsi que son rôle dans le panthéon égyptien.

I. Ses origines

Rénénoutet, dont le nom peut se traduire par « celle qui nourrit » ou « la nourricière », est une déesse agraire primordiale de l’Égypte ancienne. Incarnée par un cobra, elle veille sur la fertilité des terres, la croissance des cultures et la préservation des greniers. Sa mission est vitale dans une civilisation où la prospérité dépend du bon déroulement des récoltes.

Elle protège les moissons, les vignes, les cuves à vin, et par extension, devient aussi la gardienne des celliers. En tant que divinité nourricière, elle préside à l’allaitement, incarne la fécondité vitale du sol, et finit par être vénérée comme patronne des tisserands. Elle représente le cycle naturel du renouveau, du grain à la moisson, et du nourrisson à l’adulte.

II. Sa représentation dans l’art égyptien

Dans l’iconographie égyptienne, Rénénoutet est le plus souvent représentée sous la forme d’un cobra dressé, parfois à tête humaine féminine, ou encore comme une femme coiffée d’un uraeus, symbole royal et protecteur. Certaines œuvres la montrent allaitant son fils Nepri, personnification du grain, soulignant son rôle maternel et nourricier. On retrouve également son image sous forme momiforme, notamment dans les oratoires de granit en forme de naos placés près des greniers.

Ces représentations, bien que rares, sont particulièrement expressives dans des scènes funéraires, comme dans la tombe de Khâemhat à Thèbes, où elle apparaît pour veiller sur les récoltes du défunt. À l’époque saïte, sa figure est répliquée en petites statues, confirmant son lien intime avec la survie quotidienne et l’au-delà

III. Les légendes qui l’entourent

Si les textes mythologiques consacrés à Rénénoutet sont moins nombreux que ceux d’autres grandes divinités, elle est néanmoins profondément ancrée dans le symbolisme religieux égyptien. Associée au destin et à la réussite, elle apparaît aux côtés de Meskhenet lors du jugement des morts pour témoigner de la conduite du défunt. Elle veille notamment sur les vêtements funéraires, le linceul, et les bandelettes sacrées.

À travers ces fonctions, elle incarne l’idée d’un ordre protecteur, présent dès la naissance et jusqu’à la mort. À l’époque gréco-romaine, elle est assimilée à Thermoutis, version hellénisée de la « bonne déesse serpent » associée aux agathodaimôns, esprits protecteurs du foyer et de la terre nourricière. Ce rôle mythique la lie à la continuité, à la mémoire des ancêtres et à la perpétuation du vivant.

IV. Ses amours et sa descendance

Rénénoutet est généralement décrite comme la mère de Nepri (ou Néper), personnification du grain et de la fertilité céréalière. Leur relation évoque celle d’Isis et Horus, avec une dimension sacrée de transmission et de protection.

Dans certains récits tardifs, elle est également associée au dieu Sobek, le dieu crocodile du Nil, notamment dans le temple de Médinet Mâdi, où les deux divinités sont honorées ensemble. Cette union symbolise le lien entre l’eau fertilisante du Nil et la terre nourricière que Rénénoutet incarne. De cette complémentarité divine naît l’abondance agricole, élément fondamental de la cosmogonie égyptienne.

Le culte de Rénénoutet était étroitement lié aux cycles agricoles. Elle était particulièrement honorée durant le neuvième mois de l’année égyptienne, renommé Pharmouti en son honneur. Le 27e jour était consacré à la mesure de l’orge, suivi d’une grande fête le premier jour du mois suivant, également considérée comme l’anniversaire de Nepri. Des chapelles de granit lui étaient dédiées à proximité des greniers, où les fidèles déposaient des offrandes de céréales et de raisins.

Bien que son culte ait été diffus dans toute l’Égypte, c’est dans le Fayoum, à Médinet el-Fayoum (au bord du lac Moëris), que l’on trouve un temple où elle partageait l’espace sacré avec Sobek. À la Basse Époque, son image et ses fonctions sont en partie absorbées par Isis-Thermoutis, confirmant l’importance persistante de son rôle nourricier dans les représentations religieuses.