Représentation de Qadesh, déesse égyptienne de l'amour et de la guerre - AI generated
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Représentation de Qadesh, déesse égyptienne de l'amour et de la guerre - AI generated

Qadesh, également connue sous les noms de Qetesh ou Qadeshet, est une déesse incontournable de la mythologie égyptienne, incarnant l’amour, la beauté et la guerre. Importée de Syrie durant le Nouvel Empire, elle a su s’intégrer pleinement au panthéon égyptien, reflétant la richesse des échanges culturels de l’époque. ​Découvrons aujourd’hui les origines et le rôle de cette divinité égyptienne.

I. Origines et signification du nom

Qadesh — aussi appelée Qetesh ou Quetesh — est une déesse à l’identité composite, dont les racines plongent dans les cultes sémitiques du Proche-Orient. Son nom signifie « sainteté », issu d’une racine sémitique liée à la pureté rituelle (le nom « Qadesh » provient de la racine sémitique « q-d-sh », signifiant « sainteté » ou « sacré ». Cette étymologie souligne son caractère divin et pur). D’abord étrangère au panthéon égyptien, elle y est introduite dès le Moyen Empire, et surtout adoptée au Nouvel Empire, à une époque où les influences asiatiques imprègnent profondément la religion pharaonique. Déesse ambivalente, elle est à la fois protectrice et guerrière, pacificatrice et déclencheuse de conflits, associée aux forces vitales de la nature comme aux tensions cosmiques. En Égypte, elle est fréquemment invoquée contre les dangers du désert, notamment les serpents venimeux, ce qui laisse entrevoir une fonction apotropaïque. Ses épithètes telles que « Dame du Ciel » ou « Maîtresse des Étoiles » évoquent également un aspect astral ou céleste, bien que cela reste plus symbolique que liturgique.

II. Sa représentation dans l’art égyptien

Qadesh se distingue dans l’iconographie égyptienne par son représentation frontale, extrêmement rare dans un art fondamentalement tourné vers le profil. Cette frontalité est un signe de son origine étrangère, soulignant la singularité de sa présence au sein du panthéon égyptien. Elle est représentée nue, debout ou perchée sur le dos d’un lion — un attribut royal et sauvage, signalant puissance et domination. Dans une main, elle tient souvent des fleurs de lotus, symbole de renouveau et de fécondité associé à Min ; dans l’autre, des serpents ou, parfois, un arc et une lance, empruntés à Reshep, dieu guerrier cananéen.

Sa tête peut être surmontée de cornes lyriformes, d’un disque solaire, d’un croissant de lune ou encore d’étoiles, éléments associés à Hathor, dont elle partage certains traits. Cette richesse symbolique reflète la pluralité de ses fonctions : érotisme sacré, fertilité, pouvoir martial, et protection mystique.

III. Les légendes qui l’entourent

Les récits mythologiques autour de Qadesh sont peu nombreux, en partie parce que sa tradition vient d’un héritage oral proche-oriental que les textes égyptiens n’ont que partiellement absorbé. Toutefois, certains éléments symboliques suggèrent des récits implicites.

Qadesh apparaît comme une figure de synthèse entre des puissances féminines divines telles qu’Hathor, Astarté, Anat ou Sekhmet. Son rôle dans l’équilibre entre guerre et désir lui confère un statut de déesse-limite, capable de traverser les sphères du plaisir et de la violence.

IV. Ses amours et sa descendance

Qadesh est couramment décrite comme l’épouse du dieu Min, dieu de la fertilité masculine, ce qui renforce son association à la virilité, à la reproduction et à la vigueur sexuelle. Ce couple forme une complémentarité divine très marquée, souvent représentée dans l’iconographie funéraire et votive. Dans certains cas, elle est aussi associée à Reshep, le dieu guerrier cananéen, avec lequel elle forme un triangle divin aux fonctions croisées : amour, guerre et vie. Il n’existe cependant pas, dans les sources connues, d’enfant explicitement attribué à Qadesh. Ce silence sur une éventuelle descendance divine renforce peut-être son rôle plus symbolique que narratif : Qadesh incarne les principes eux-mêmes (fécondité, protection, sensualité) sans nécessairement les projeter dans une généalogie.

Le culte de Qadesh, implanté principalement autour de Memphis, aurait été introduit par des prisonniers asiatiques, vraisemblablement cananéens ou syriens, qui invoquaient sa protection contre les animaux venimeux du désert. Bien qu’il ne soit pas attesté de grands temples consacrés à son nom, elle jouissait d’une popularité notable dans les villages ouvriers de la nécropole royale, notamment chez ceux qui travaillaient à l’édification des tombes. Malgré sa nudité et les projections tardives liées à l’érotisme, aucun culte sexuel explicite n’a été confirmé par les sources.