Représentation de Geb, divinité de la mythologie égyptienne - AI generated

Partez aujourd’hui à la rencontre de Geb : dieu de la terre, source de fertilité et de stabilité dans la mythologie égyptienne. De ses origines aux dons qu’on lui attribuait, découvrez son rôle dans le panthéon égyptien.

Représentation de Geb, divinité de la mythologie égyptienne - AI generated

I. La Naissance de Geb et sa relation avec Nout

Cette divinité est issue de l’union de Shou, dieu de l’air, et de Tefnout, déesse de l’eau, il est à la fois le frère et l’époux de Nout, la déesse du ciel.

Sa relation avec Nout est si étroite qu’elle transcende toute barrière. Bien que leur père, Shou (ou Rê qui semblait jaloux?), ait tenté de les séparer, un stratagème habile de Nout leur a permis de s’unir. De leur union naquirent Osiris, Seth, Isis et Nephtys. Selon une symbolique, Geb et Nout se rejoignaient secrètement la nuit pour être séparés au lever du jour par Shou.

Geb incarne la fertilité de la terre, des plantes et des minéraux, fournissant à la terre ses richesses tandis que Nout règne sur les cieux. Il est considéré comme l’un des quatre éléments créateurs du monde, et les tremblements de terre sont souvent attribués à ses éclats de rire.

En plus de son rôle terrestre, Geb est associé à la royauté. Il aurait usurpé le trône à sa mère, Tefnout, devenant ainsi le premier roi mythique d’Égypte. Ce trône était connu sous le nom de « trône de Geb ».

II. Ses attributs

Le dieu de la terre était souvent représenté sous la forme d’un homme nu, allongé sur le côté avec un genou replié, arborant une barbe postiche et une perruque à trois pans maintenue par un bandeau. Cette perruque était surmontée d’une oie, symbole associé à son nom (L’oie était son animal sacré. Il existait toutefois une confusion entre l’oie « grand caqueteur », associée à la création dans le mythe d’Hermopolis, et l’oie symbolique de Geb). L’oie était également un présage de prospérité pour les nouveaux souverains, libérée en signe de bénédiction pour un règne florissant.

Dans le Livre des Morts de Henuttawy, datant de la Troisième Période Intermédiaire et conservé au British Museum, Geb est dépeint avec une tête de serpent, offrant une vision différente de sa représentation habituelle. Au fil du temps, il a également été décrit sous les traits d’un bélier, d’un taureau ou même d’un crocodile.

Ses représentations le montrent souvent couché, avec le corps de Nout en arc au-dessus de lui, symbolisant le ciel. Sa peau verte souligne son rôle de dieu de la fertilité (« sur sa peau poussent des plantes »), associé à la végétation et aux éléments naturels. De son corps jaillissait de l’eau, nourrissant ainsi les végétaux. Il était dit que de l’orge poussait sur ses côtes, et le signe utilisé dans son nom était associé à la végétation et aux terres fertiles le long du Nil.

En tant que personnification de la terre, il était considéré comme le créateur direct des minéraux et des pierres précieuses trouvés dans le sol. Il avait la responsabilité de veiller sur toutes les créatures vivantes présentes sur terre, qu’il s’agisse d’animaux, d’êtres humains ou de plantes.

Il peut être représenté debout, tenant un bâton dans une main et le symbole de la vie, l’Ânkh, dans l’autre.

Dans l’ordre des six rois-dieux, Geb occupe la troisième place, après Rê et Shou, et précédant Osiris, Horus et Thot.

III. Son rôle

En tant que divinité chtonienne, le dieu de la terre était intimement lié au monde souterrain, où reposaient les morts. Il était dit que Geb, symbolisé comme ouvrant et fermant ses mâchoires, accueillait les défunts pour les retenir ensuite captifs. Les individus jugés coupables, considérés comme les « ennemis de Rê », étaient condamnés à être attachés aux « poteaux de Geb » pour leur exécution, comme décrit dans le Livre des Morts. Dans l’au-delà, Geb continuait son rôle de juge des morts. En tant que père d’Osiris, il était invoqué pour offrir une aide paternelle à tous les défunts identifiés rituellement à un Osiris.

IV. Les légendes qui entourent Geb

Comme nous l’avons mentionné, Rê nourrissait une grande jalousie envers l’union continue de Geb et Nout, qui ne laissait aucun espace entre le ciel (Nout) et la Terre (Geb). Il chargea alors Shou, le dieu de l’air, d’user de son autorité parentale pour séparer ses enfants. Shou, se positionnant au-dessus de Geb, souleva Nout à bout de bras, créant ainsi l’atmosphère qui divise le ciel de la terre. Cette séparation entre Geb et Nout délimita la frontière permanente entre les eaux primordiales du Noun et le monde nouvellement créé.

Pendant ce temps, Nout portait en elle quatre enfants, et Geb souffrait beaucoup de son éloignement, ses tentatives pour la rejoindre se traduisant par des ondulations qui formèrent le relief de la terre. Son chagrin fut si intense qu’il se mit à pleurer, créant ainsi les mers et les océans, salés comme ses larmes.

La stèle de Phakussa, datant de l’époque ptolémaïque, relate la rébellion du dieu de la terre contre son père et son attirance pour sa mère, Tefnout, un épisode précurseur des théories de Freud. Pendant que son père Shou combattait le terrible serpent Apophis, Geb en profita pour s’unir à sa mère. Neuf jours de ténèbres et de tempêtes s’ensuivirent, puis Geb prit la place de son père en tant que roi de la terre.

Lorsqu’il tenta de s’emparer de la couronne, l’uraeus, le cobra femelle qui veillait, détecta son usurpation et le brûla sévèrement, tuant ses compagnons. Gravement brûlé au visage, le dieu égyptien fit appel à son grand-père Rê, qui le guérit et lui prêta une de ses perruques.

Malgré ces débuts difficiles, Geb fut reconnu comme un bon roi protecteur de la Terre et de ses habitants, d’où le nom du trône royal, le « Trône de Geb ».

En tant que juge du tribunal divin, Geb présida aux affrontements entre son petit-fils Horus et Seth pour accéder au trône d’Osiris. En tant que « Père des dieux », il accorda à son fils Osiris le règne sur la Terre. Après la mort d’Osiris, Geb confirma Horus comme unique héritier, lui offrant la Terre en héritage, ce qui justifie parfois l’appellation des pharaons d’Égypte comme les « Héritiers de Geb ».

V. Sa descendance

Geb et Nout, liés intimement, furent séparés sur ordre de Rê, jaloux de leur étreinte permanente. Malgré l’interdiction de Rê d’accoucher pendant douze mois, Nout réussit à mettre au monde ses quatre enfants, Osiris, Seth, Isis et Nephtys, grâce à une ruse de Thot.

Horus l’ancien, considéré comme fils de ce couple divin, naquit le cinquième jour épagomène. Il ne faut pas le confondre avec Horus, fils d’Osiris et d’Isis.

Dans le « Livre de Nout », Geb est consterné par l’habitude de Nout de manger ses enfants pour perpétuer le cycle de mort et de renaissance. Son grand-père le rabroua alors pour lui expliquer l’importance de ce rite pour assurer le cycle de mort et de renaissance.

Le dieu de la Terre est aussi considéré comme l’époux de Rénénoutet, déesse des récoltes, et le père de Nehebkaou, un dieu serpent.

Les temples dédiés à Geb étaient répandus en Égypte ancienne, notamment à Héliopolis, où il aurait vu le jour en tant que membre de l’Ennéade, à Memphis, à Kom Ombo, ainsi qu’au temple de Coptos en Haute-Égypte. Il était également vénéré au temple d’Amon d’Hibis, dans l’oasis de Kharga.

Dans la période gréco-romaine de l’Égypte, Geb fut identifié au dieu grec Cronos (en moins cruel) en raison de leur position similaire dans leurs panthéons respectifs, tous deux étant considérés comme les pères de dieux majeurs (comme Zeus, Hadès et Poséidon pour Cronos, et Osiris, Seth et Isis pour Geb). Dans le sud du Fayoum, Geb était souvent représenté avec les attributs de Cronos, tandis que Cronos était parfois dépeint avec des attributs de Geb, soulignant les similitudes entre ces deux divinités.