Représentation de Aton, divinité de la mythologie égyptienne - AI generated

Partons aujourd’hui au cœur de l’Égypte ancienne à la découverte d’Aton, le dieu soleil égyptien. Figure emblématique de la mythologie égyptienne, cette divinité est rapidement associée, comme vous le verrez, à la puissance du soleil et à la vie elle-même. Laissez-nous vous partager quelques mythes et faits le concernant.

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I. Qui est Aton : Le Dieu Solaire Égyptien

A. Origine et Attribution

Aton, figure divine majeure dans la mythologie égyptienne, trouve ses racines comme une manifestation du principe solaire Atoum-Rê, comme en témoignent les textes des pyramides de la fin de l’Ancien Empire. Au cours du Nouvel Empire, le dieu solaire égyptien a gagné en importance, Thoutmôsis III se plaçant sous sa protection et Amenhotep III, surnommé « Rayonnement d’Aton », ayant encouragé son culte.

C’est sous le règne d’Amenhotep IV (qui changea de nom par la suite), que le culte d’Aton a atteint son apogée et a subi une transformation radicale. Akhenaton a progressivement, puis plus vigoureusement, imposé une nouvelle religion, marquée au début par un hénothéisme (pour être plus clair: un système religieux polythéiste à la base, mais qui met en avant le culte d’une divinité principale tout en permettant le culte des autres dieux du panthéon) qui se mua en culte exclusif du dieu solaire égyptien. Cette réforme religieuse, souvent considérée comme le premier exemple de monothéisme dans l’histoire, a duré environ dix-huit ans. Pendant le règne d’Akhenaton, seul le dieu solaire était officiellement vénéré en Égypte. Les autres divinités furent proscrites, en particulier Amon et sa triade. Leurs temples furent dépouillés de leurs richesses au profit d’Aton, leurs statues brisées, et le nom d’Amon fut supprimé des cartouches royaux, y compris celui d’Aménophis III, père d’Akhenaton.

B. Symbolisme de la Puissance Solaire

Cette divinité est symbolisé par un disque éclatant, surmonté d’un uræus, représentant un cobra en fureur. Chaque rayon de ce disque, symbolisant le don de la vie, se termine souvent par une main tenant soit le signe ankh, symbole de la vie, soit le signe ouas, représentant la force.

Selon la théologie amarnienne, le dieu solaire égyptien est le principe créateur de toute existence. Il est à l’origine de la vitalité qui anime toutes choses et êtres. Ses fidèles lui rendaient culte dans des sanctuaires à ciel ouvert, baignés de ses rayons. Le vocabulaire utilisé dans son culte emprunte largement à celui associé au dieu Rê.

II. Sa vie

A. Naissance et Ascension

Son histoire commence avec sa naissance et son ascension au rang de dieu solaire suprême. Selon les récits mythologiques, il serait né du dieu créateur, Rê, à une époque où l’Égypte ancienne était encore plongée dans les ténèbres primordiales. Le dieu solaire est décrit comme une divinité rayonnante dès sa naissance, illuminant le monde de sa lumière éblouissante.

Au fur et à mesure de sa croissance, Aton s’est élevé au-dessus des autres dieux solaires pour devenir une figure centrale de la mythologie égyptienne. Son ascension a été favorisée par le règne d’Akhenaton, le pharaon de la XVIIIe dynastie qui, comme nous l’avons vu, a promu le culte exclusif du dieu solaire et a entrepris des réformes religieuses majeures pour établir ce dernier comme le dieu solaire principal de l’Égypte. Cette période, connue sous le nom d’Ère Amarnienne, a été marquée par des changements significatifs dans la religion égyptienne et la vénération d’Aton.

B. Son apogée

Cette période est marquée par des changements artistiques majeurs.Ses représentations ont montré une évolution par rapport aux conventions artistiques traditionnelles. Aton était représenté sous la forme d’un disque solaire, d’où émergent des rayons terminés par de petites mains tenant les symboles de l’ankh et du ouas, offerts au souverain et à son épouse. Ces mains symbolisent visuellement l’épithète traditionnelle des dieux, « donneur de vie ». Le dialogue permanent entre l’astre et le couple royal illustre les bienfaits qu’il accorde à l’humanité, offrant souffle et vie à ceux qui le vénèrent. Cette nouvelle représentation reflétait l’idée d’un dieu solaire bienveillant et aimant qui dispensait ses rayons sur le monde. Un dieu plus proche du peuple…

C. Les Hauts Faits et Miracles d’Aton

Il était réputé pour apporter la lumière, la chaleur et la vie au monde. Ses miracles (si miracles il y a eus) étaient souvent associés à la fécondité, à la croissance des récoltes et à la protection de l’humanité : guérison des maladies, abondance des récoltes, victoire dans les batailles, protection contre les forces du mal…

III. Ses Amours et sa descendance

On ne lui connait aucune épouse. Attention toutefois à ne pas confondre dans les textes Aton et Amenhotep IV, qui marié alors à Nefertiti, décide de changer de nom pour se réclamer d’Aton et se fait alors appeler Akhenaton.

IV. Son culte

Inspiré par les anciens rituels solaires, le dieu solaire était adoré dans des temples ouverts tels que celui d’Amarna. L’adoration de cette divinité ne nécessitait aucune représentation intermédiaire, les offrandes étant déposées sur le maître-autel principal destiné au couple royal, ainsi que 365 autels en briques de terre crue (un pour chaque jour de l’année), érigés dans la cour de son temple.

Désireux de promouvoir son nouveau culte, le réformateur changea son nom d’Aménophis, signifiant « Amon est satisfait », en Akhenaton, signifiant « Gloire d’Aton ». Il déménagea rapidement la capitale à Ikhoutaton, « Horizon d’Aton », l’actuelle Tell el Amarna, en Moyenne-Égypte, où il fit ériger une nouvelle ville en l’honneur du Disque solaire.

Les rituels comprenaient des offrandes de fruits et de gâteaux, ainsi que la récitation d’hymnes composés par le roi en l’honneur de son dieu.

Cette nouvelle religion fut toutefois éphémère. Peu de temps après la mort d’Akhenaton, voire même pendant son règne tardif, son fils renonça à la religion d’Aton pour revenir au culte d’Amon, changeant son nom de Toutankhaton à Toutankhamon. Bien que les noms aient été modifiés, des traces de l’hérésie du prince persistent, notamment sur le trône retrouvé dans sa tombe, attestant de sa conversion tardive. Certains égyptologues considèrent cette période comme la première tentative de monothéisme au XIVe siècle avant notre ère.