
Les banshees, ces figures légendaires de la mythologie celtique, ont captivé l’imagination à travers les âges. Leurs lamentations nocturnes et leur présence annonciatrice de malheur les ont rendues à la fois redoutées et fascinantes. Redécouvrons ensemble leurs origines mystérieuses, et les légendes qui les entourent. Bienvenue dans le folklore celtique.
I. Origines des Banshees
Les banshees trouvent leurs racines dans la mythologie celtique, principalement irlandaise, où elles sont appelées bean sídhe (ou bean sith en Écosse), littéralement « femme du Sidh », un terme désignant l’Autre Monde dans les croyances celtes.
Le Sidh est associé à des lieux magiques, souvent représentés par des collines ou des tertres où les dieux et esprits vivent. La banshee est donc une créature liée à cet Autre Monde et est souvent perçue comme une messagère surnaturelle, envoyée pour annoncer des événements tragiques, notamment la mort. L’évolution du mot “bean sídhe” montre un lien direct avec des pratiques anciennes de dévotion et de respect pour les êtres surnaturels, ce qui reflète une longue tradition orale liée à la mort et aux rites funéraires.
Concernant son apparence, la banshee est dépeinte sous différentes formes dans les récits. Le plus souvent, elle est décrite comme une vieille femme maigre et effrayante, avec de longs cheveux dénoués et une peau d’une extrême pâleur, parfois blanchie par la mort elle-même. Elle porte généralement une longue robe, souvent blanche ou grise, associée à l’idée du deuil ou du linceul. Ses cheveux non attachés contrastent avec l’ancienne tradition irlandaise selon laquelle les femmes cachaient leurs cheveux sous un foulard. La banshee peut aussi être perçue comme une jeune femme d’une beauté surnaturelle, mais dont les traits sont marqués par la souffrance et la tristesse. Enfin, certaines légendes la représentent sous forme animale, principalement celle d’un corbeau ou d’une martre, des créatures associées à la mort dans la culture celtique. Cette multiplicité de formes souligne l’aspect changeant et insaisissable de la banshee.
II. Leurs rôles
Le rôle principal des banshees est celui de messagère de la mort. Elles ne sont pas responsables de la mort elle-même, mais elles en sont l’annonce, marquant leur présence par des cris stridents ou des lamentations funèbres appelées « keening« . Ces cris terrifiants, semblables à des hurlements de loups ou des plaintes humaines, sont considérés comme des présages inévitables du décès d’un proche. La banshee se distingue des simples esprits ou fantômes par sa fonction spécifique : elle annonce la mort avant qu’elle ne survienne, permettant aux familles de se préparer à la perte imminente d’un de leurs membres.
Les banshees sont particulièrement liées aux grandes familles nobles d’Irlande. Il est dit que chaque ancienne famille, surtout celles d’origine gaélique, avait sa propre banshee qui les suivait de génération en génération, même si elles migraient vers d’autres terres. Ces banshees pouvaient être protectrices, veillant sur la famille et avertissant discrètement de la mort d’un membre. Leur attachement à une famille particulière les rapproche des lares de la tradition romaine, des divinités domestiques qui protégeaient les foyers familiaux. Cependant, les banshees pouvaient également être vues sous un jour plus sinistre, annonçant non pas simplement une mort paisible mais parfois une mort violente ou inattendue, et dans certaines traditions, leur cri était plus perçant et terrifiant en cas de mort violente. Cette ambiguïté dans leur rôle souligne leur complexité dans le folklore : elles incarnent à la fois la terreur et une forme de protection spirituelle.
III. Les légendes autour des Banshees
Les banshees sont liées à de nombreuses légendes transmises de génération en génération à travers l’Irlande et l’Écosse. L’une des plus connues est celle des lavandières de nuit, qui lave les linceuls ensanglantés des personnes destinées à mourir. Cette image est particulièrement présente dans la tradition orale du comté de Galway. La banshee y est dépeinte comme une femme solitaire, hantant les rivières et les cours d’eau, lavant sans relâche les vêtements de ceux qui ne reviendront pas des champs de bataille ou qui sont proches de la mort. Cette représentation est également présente dans d’autres cultures celtiques, notamment avec la bean nighe en Écosse et la kannerezed noz en Bretagne. Ces variantes soulignent l’importance de la banshee dans les rituels de mort et de passage entre le monde des vivants et celui des morts.
Dans certains récits, la banshee est également associée à un carrosse fantomatique tiré par des chevaux noirs et conduit par un cocher sans tête, qui viendrait chercher l’âme des mourants. Ce convoi macabre, souvent visible la nuit, fait partie des croyances profondément ancrées dans le folklore irlandais. Une histoire populaire raconte que deux soldats du Coldstream Regiment auraient vu une femme sans tête monter dans un coche noir à Londres, en 1804, et qu’ils furent tellement terrifiés qu’ils durent être hospitalisés. De telles légendes illustrent la terreur que la banshee suscite dans les croyances populaires.
La présence des Banshees hante les pages de la littérature, les écrans de cinéma et les mondes des jeux vidéo, leur donnant une immortalité bien au-delà des légendes celtiques. Des auteurs célèbres tels que William Butler Yeats et Bram Stoker ont incorporé ces figures mythiques dans leurs œuvres, ajoutant une dimension de terreur et de mystère à leurs histoires. Des films tels que « Darby O’Gill et les Farfadets » et « La Colline a des Yeux » ont contribué à populariser l’image des banshees dans la culture populaire, les transformant en icônes du genre horrifique. Pour finir, des jeux comme « World of Warcraft » et « The Witcher » ont intégré ces créatures mythiques dans leurs univers, offrant aux joueurs la possibilité de combattre ou de fuir devant ces êtres terrifiants.